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Sujet: Carnet de Route Sam 13 Mar - 15:56
Maraya observait par la fenêtre de l'auberge, les alentours de la ville où elle s'était arrêtée.
Il est loin, déjà, le campement où j'avais élu domicile près de ce village en ruine, gardé par des servants de Heaum. Le navire qui me déposa sur la côte, près de ce port dévasté, me semble plus lointain encore. Ce que le temps a passé vite. Je revois encore le paysage de désolation qui m'accueillit, la bourgade au bord de la mer, paysage macabre d'après guerre. Les habitants s'escrimant à retrouver ce qu'il reste de leurs maigres possession après la bataille qui fit rage en ces lieux, la milice s'épuisant à préserver l'ordre. Mais que peut bien signifier "l'ordre" dans ce chaos ambiant? Moi qui cherchais une terre d'exil, peut-être devrais-je estimer avoir été servie par le destin. Je ne pus m'empêcher de penser à ceux qui avaient désespérément défendu leurs terres. J'interrogeai quelques personnes, quelques miliciens... et décidai de dédier une oeuvre à cette cité. D'après ce que j'ai compris, l'ennemi fut vaincu. Les combattants méritent que l'on s'en souvienne.
Surprenant le passage d'une patrouille, les gardes effrayants dans leurs armures noires, la jeune fille à la peau mate laissa échapper un long soupir.
A la base, je m'installai au pied de ce village en ruine, sur un versan de ce que les habitants de la région appellent "les monts haut vent", trouvant facilement de quoi me fabriquer un abris de fortune... Mieux valait la compagnie des Heaumites que des ruines. Je m'attelai à copier soigneusement les informations des survivants de la bataille, afin de composer mon chant... Et puis... J'aperçu cet homme. Des gens l'appelèrent "chevalier", j'entendis mentionner "Lomidar". On m'avait vaguement parlé de cette cité, gouvernée par les Bainites. Ce "Chevalier Marlan" était donc un homme du Duc à la botte des Bainites. Je pris alors peur, me rappelant mon maître... je le suivai discrètement alors qu'il s'entretenait à l'écart avec un Milicien. Je failli d'ailleurs m'attirer des ennuis; je n'ai jamais été douée pour écouter les gens en douce. Heureusement, je filai... et le milicien me donna un avertissement que je compte bien tenir en compte! Ce que j'ai eu peur, je me voyais déjà arrêtée. Mais, visiblement, mes promesses l'ont convaincu, ou alors le fait que j'obtempère en déguerpissant lui aura-t-il suffit. De toute manière, je ne pus surprendre grand chose sur les motivations de ce chevalier.
Un nouveau buvard sur la page. La jeune barde prit quelques secondes de répis, caressant distraitement le bois du violon posé sur le bureau. Cet instrument devrait plus plaire à la noblesse Lomidarienne que le Luth qu'elle avait choisi pour le chant en l'honneur des combattants Embriens. Revenant à son journal, Maraya saisit à nouveau sa plume.
Je tentai d'oublier tout cela, mais la présence d'un Bainite en ville m'inquiéta. Ma curiosité maladive a fait le reste... j'ai fini par me rendre sur place, tout en continuant à composer mon chant, pour en avoir le coeur net! Ô sombre cité, toute en hautes murailles infranchissables, ô prêtres et guerriers effrayant grouillant en plein jour, tels autant de menaces, autant de frayeurs, autant de haines. Pourquoi n'ais-je fui? Aujourd'hui l'étau se resserre. Combien de temps faudra-t-il pour que quelqu'un, ici, remarque les fers que je n'ai réussi à ôter de mes poignets? Que se passera-t-il alors? Pourquoi est-ce que je ne prends pas les jambes à mon cou? Pourquoi ais-je accepté de jouer à l'auberge, de discuter avec cet homme, d'accepter son offre d'enseignement? La magie que déchainent mes notes doit être maitrisée, mes émotions, et... je ne sais si je rencontrerai beaucoup de gens capables de me comprendre... alors un maître barde, c'est impensable! Je ne puis que m'accrocher à cette bouée, même si je ne sais combien de temps elle me soutiendra. Je ne parviens à cerner cet homme. Inquiétant, mystérieux, mais en même temps si sage, si... intriguant. Moi qui voulais lui offrir le même destin qu'à mon maître... pourquoi ais-je reculé?
Peut-être est-il heureux que je l'aie fait, aurais-je eu la moindre chance?
Toujours est-il qu'il m'aida à comprendre un peu mieux mes capacités. Très différentes des siennes... mais Casorn n'a jamais vraiment pris le temps de m'expliquer ce qu'il se passait en moi. Je commence à penser que les chants, les pièces qu'il m'a enseignées n'étaient pas... ordinaires. Que la façon dont il m'a enseigné à tirer les sons, que ce soit de ma voix ou des instruments, avait un but précis, sans que je ne le saches vraiment. C'est tellement frustrant.
En attendant, je compose, je joue... et j'attends sous les conseils de Marlan d'attirer l'attention de la noblesse. Pourquoi est-ce que je me précipite vers ma plus grande crainte comme cela? J'ai une idée en tête, mais je ne pense pas avoir la force de l'accomplir.
So
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Sujet: Re: Carnet de Route Mar 16 Mar - 2:56
Marlan... Cet homme est une énigme pour moi, autant que la confiance que je lui accorde, au moins égale à la haine que je voue à son allégeance à Lomidar. Pourquoi... pourquoi tant de questions sur cet homme qui, somme toute, demeure attachant. Je ne le crains pas, lui si impitoyable dans les affaires de Lomidar, lui qui me protège et m'aide tant dans mes progrès. Il trouve toujours les mots... Entre deux voyages, cet homme, que je nomme "Seigneur" en public, est devenu un point de chute. Autant j'aime voyager, autant j'aime savoir qu'il y a quelqu'un vers qui je peux retourner. Errant au sein de ce nid de serpents, de luttes politiques, d'alliance éphémères et de mort permanente, je trouve ironique que mon refuge soit issus de ma plus grande haine. Et pourtant, ou que je le rencontre, je souris en apercevant mon mentor.
Beaucoup de travail m'est demandé présentement. J'aime à observer, neutre, tentant d'être objective, alors que toutes ces horreurs me touchent profondément. Car éloigner mes émotion des faits que je rassemble m'aide à entrevoir la vérité.
La vérité... Je me présente comme la recherchant avant tout. Une vérité cruelle à vrai dire! De femmes enceintes mourant arme à la main pour mourir dans l'honneur et non cachée, périssant par la faim... des rumeurs, ragots, salissant le sang des braves... des querelles éclatées pour une simple bannière...
La jeune fille pose sa plume pour éponger l'encre d'un buvard, passant à la page suivante.
Doux rêve d'une enfant Qui s'éveille et court les chemins Ou s'évapore l'illusion du bien Vers le firmament
Doux espoirs d'une musique Perçant les ironies Noyant les vilénies Piétinée par ces cliques
Douces désillusions Ou les bienfaits s'évadent D'un monde triste et fade De douteuses intentions
Douce route de terre Ou les idées s'éclaircissent Sur cette étrange lice De ragots et langues fières
Tant de choses se mêlent Récits d'actions épiques Querelles pathétiques Aucune vraiment belle
Pensive, la barde laisse sécher l'encre, abandonnant son journal pour un instrument étrangement dissonant... hésitant à le choisir plutôt qu'un luth plus classique pour entonner son nouveau chant.
So
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Sujet: Re: Carnet de Route Mer 17 Mar - 4:11
Dans son campement, près de haute brise, la jeune fille, les émotions en bataille, écrivait à la lueur du feu. Tant de choses c'étaient passées, riches en émotions.
Mes écrits avancent, j'ai pu recueillir tant de témoignages. Des elfes sages ouverts au savoir, aux Célestiens proches de la triade, des Lomidariens avides de gloire et des rudes Embriens. Tout cela commence à prendre forme dans mon esprit. Leurs qualités à tous et les choses qui ont fait que cela dégénère. Il est difficile d'être neutre. Difficile d'être objectif, de démêler les faits des rancoeurs, mais chaque peuple, a sa manière a eu quelque chose touchant mon âme, malgré leurs défauts. J'acquière pour ces gens, dépassant mon dégout pour ces querelles, que je ne parviens pas à comprendre, pour des idéaux, qui me dépassent et auxquels je ne crois pas, un profond respect. Ils sont tous si intenses, si Vivants, si emplis de convictions.
Aucun ne m'a fermé ses portes, a moi, si jeune, évoluant au milieu d'eux. Des gens si différents!
Maraya, s'autorisa un sourire, perdant son regard sur ses notes et ses croquis.
Marlan, mon professeur, le sévère chevalier, impitoyable et pourtant enseignant déterminé et attentif. Le couple de l'intendante et du général elfes, qui m'ont offert leur témoignage sans arrière pensée. La dame Di Manzini taisant ses rancoeurs pour m'offrir des faits le plus platement possible. Le paladin Krys, humble et courtois dans son devoir. Le Capitaine Thuringen, guerrier si intense, dévoué aux siens, pourtant si décrié. Le sire de Noirbois qui perdit des amis, un homme si bon.
Tous demeurent un mystère pour moi.
Sauf peut-être Nua Donblas. Le seul qui se livra vraiment. J'ai failli le haïr, lui qui se ment à lui-même, se disant sans coeur, ânonnant son dogme, répétant des phrases comme dictées par l'habitude. Et pourtant, un être tellement empli de compassion. Nua Donblas, un être au grand coeur, meurtri.
Il m'a tant appris. Nous avons partagé le Nuaoaé. Mère m'avait dit, dans ma tendre enfance, que je trouverais bien des Nuaoaé dans ma vie, qu'ils me seraient précieux, dépassant les liens du sang. N'ayant plus de lien de sang à célébrer ils ont en effet dépassé ce concept. L'ironie du sort voulu que ce soit auprès l'un des êtres que je redoutais le plus que j'ai trouvé le premier de mon existence. Je craignais Tyr, je craignais la Justice, mais Nua Donblas me prouva que j'avais tort. Il m'offrit un précieux gage de confiance, à moi qui ne suis qu'une enfant à ses yeux. Je tâcherai de comprendre cet homme et de l'aider, tel se doit d'être le Nuaoaé; donner et recevoir, partager et comprendre. Deux personnes ont à présent acquis ma confiance, deux personnes aux antipodes. Je ne me bercerai jamais dans l'espoir de les réunir, étant donné leurs différences et leurs allégeances. Pourtant il m'est doux de penser à ces points de chute. La gloire à Lomidar, la paix à Célestia.
Le barde posa un buvard sur la page, laissant sécher le livre et s'endormit au coin du feu, sourire aux lèvres, un poids en main sur l'âme.
So
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Sujet: Re: Carnet de Route Mer 17 Mar - 15:21
Pour Nua
Un sentiment innocent Me surpris, pour nommer Nua Dès que le voile de haine tomba De tes étranges cheveux blancs
J'ai nommé nuaoaé Donne, reçoit, respect, amitié Coeur et âme appaisés Je m'y suis noyée
Un honneur tellement précieux Me fut donné par Nua Dès que toi aussi m'accorda Ce partage au delà de nos yeux
J'ai nommé nuaoaé Donne, reçoit, respect, amitié Coeur et âme appaisés Je m'y suis noyée
J'ai pu te rencontrer, Nua Pour la première fois de ma vie Un lien plus que de sang qui vis Un échange sacré avec toi
Dernière édition par So le Mer 17 Mar - 18:26, édité 1 fois
So
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Sujet: Re: Carnet de Route Mer 17 Mar - 18:25
Marlan
Toi qui entre deux âges Semble tellement impitoyable Autour de toi, le peuple friable Te voit fermer ses pages
Un sombre Chevalier Dont la voix sonne le glas Qui ne saurait plier En Lomidar, nul te défiera
Toi qui pourtant patient Prend le temps d'enseigner A une jeune effrontée Je te vois tellement grand
Un mentor attentionné Dont la voix m'inspire Qui ne saurait céder Tu m'offre un avenir
Toi, au milieu de ta route S'arrêta sur l'étincelle Sans cette volonté cruelle De me mettre en déroute
L'expression de mes haines Dont tu ne prend ombrage Qui ne saurait même Si je semblais orage
Toi, tel un père, un ami Malgré ce que je hais en toi En mon mentor je garde la foi Heureuse de n'avoir fui
Dernière édition par So le Jeu 18 Mar - 3:56, édité 1 fois
So
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Sujet: Re: Carnet de Route Mer 17 Mar - 21:37
C'est les larmes aux yeux que la jeune fille se pencha sur son journal, dans sa chambre à l'auberge de la grande bleue. Mais avec aussi un sourire empli d'espoir aux lèvres. La plume courait sur le parchemin, vive et nerveuse, traçant chaque mot avec l'impatience de noter le suivant.
J'ai lu les pages qu'il m'a offertes, en toute confiance. Et je découvre le coeur à nu, de Nua. Chose terrible que d'avoir aimé un être obscur, d'avoir du mettre fin à ses jours. Si cela avait été moi, je pense que j'aurais sombré avec l'être aimé. Je ne suis pas aussi forte. Mais il semble bien seul à présent cet homme. Je sais ce que c'est de réprimer une partie de soi-même, que d'y être obligé. Je sais aussi ce que c'est d'être seule. Ah, nuaoaé veut aussi dire soutient. Je ne te laisserai pas seul. J'ai tant à apprendre de toi, autant que j'aimerais t'apporter, Nua. Mon ami aux cheveux blancs. Tu me dis que je ressemblait tant à un jeune demi elfe, en parlant de toi-même. Si je te ressemble tellement, peut-être pourrais-je t'aider, car je te sais un grand coeur, un coeur qui ne demande qu'à parler. Il serait tellement magnifique, le justicier, si il avait en plus la fougue! Et je chanterai tes épopées, chacune de tes aventures, en souriant de ta bonté, de celle que j'aimerais observer chaque jour. Et pourtant, je retourne en Lomidar pour me rappeler la gloire de la noirceur, car elle aussi possède sa vérité. La vérité, en fait, c'est celle qui te régis, Nua, qui me plais le plus, de toutes celles que j'affronte depuis que je parcours la région! Pourras-tu accepter que je trouve en toute chose de la valeur? Que celle, historique, des actes de tes ennemis m'importent autant que les tiens? Et eux, sauront-ils accepter que j'admire la force du bien autant que j'accepte l'importance, bien que terrifiante, de leurs faits? Serais-je forcée de prendre parti un jour, au lieu de demeurer le témoin que je souhaite être? J'aimerais poser cette question à Marlan, autant qu'à Nua.
Posant un buvard sur la page, la jeune fille répéta l'air qu'elle jouait déjà au sein des ruines de Port Embria, avec passion, le souffle couplé avec la mélodie nerveuse et pleine de courage. Car elle se rendait compte, à présent, qu'il lui en faudrait peut-être autant qu'aux guerriers de Port Embria pour demeurer le témoin qu'elle souhaitait être!
So
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Sujet: Re: Carnet de Route Ven 19 Mar - 14:21
Après une longue discussion, Maraya, un peu pale, se retira dans sa chambre, à l'auberge, et se mit à écrire fiévreusement.
Repousser fièrement son coeur Prétendre à la discipline Dans une torpeur zibeline Ignorer son propre malheur
Que ce monde nous veut-il? Pourquoi à chaque être touché Tout semble-t-il changer Dans un élan des moins subtils
Repousser jusque Nua Prétendre à la protection Dans un élan d'affection Mais Nuaoaé ne renonce pas
Que ces âmes sont fragiles Pourquoi doute si sombre Pourquoi se teint-il d'ombre Dans cette peine qu'il effile
Repousser la main tendue Prétendre à la froideur Quand il tremble chaque heure Mais Nua est trop têtue
Que ce sang mêlé me torture Pourquoi alors m'accrocher "Donne, reçoit, respect, amitié" T'en rappelle-tu dans l'ordure?
Vouloir souffrir esseulé Prétendre à ne pas partager Ce que déjà tu acceptai Nuaoaé n'abandonne jamais!
Que mon premier Nua Comprenne que je ne partirai Dans mon serment déterminé Je souffrirai avec toi
Dernière édition par So le Jeu 25 Mar - 3:44, édité 1 fois
So
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Sujet: Re: Carnet de Route Sam 20 Mar - 3:12
Dans son campement sur un versant des monts haut vent, Maraya s'accordait un peu de repos, retouchant ses textes presque achevés.
Ce que je suis fatiguée. Il me semble avoir plus vécu en quelques semaines qu'en 15 ans. Jamais je n'ai été aussi, tour à tour, heureuse, troublée, effrayée, déterminée. C'est un émerveillement. Je me sens vivante pour la première fois. Il est loin le bel objet muet, sauf quand on lui demandait un chant plat et "joli", elle est loin l'esclave en fuite effrayée. Je me sens plus forte, même si ma sensibilité me joue encore des tours, même si je ne me contrôle pas encore assez bien. Parfois, mes chants prennent un tour incongru. Heureusement, je n'ai pas la puissance de blesser quelqu'un. Et Marlan trouve toujours les mots, même si je le comprends de moins en moins. Me savoir un point de chute m'est réconfortant. Et Nua est toujours aussi important pour moi, même s'il me trouble de ne pouvoir l'aider. Il est toujours la personne dont je suis la plus proche pour l'instant et cela m'est tellement, tellement précieux! Me savoir un ami m'est un réconfort quand je suis fatiguée. Mon livre sera bientôt à portée de tous, Oghma m'en sois témoin. Ce savoir, je le diffuserai. Même si je n'ai pas les moyens et n'ai encore réussi à contacter quelqu'un qui me publiera, je me débrouillerai. Si l'écrit ne peut être financé, ma voix demeurera assez claire!
Laissant sécher l'encre, la barde au chapeau bleu s'écroula de fatigue, roulée en boule dans sa tente, du sommeil du juste.
So
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Sujet: Re: Carnet de Route Lun 22 Mar - 0:46
Le carnet sur ses genoux, la jeune fille regardait les étoiles, en souriant, de toutes ses dents blanches. Il lui aurait été impossible de ressentir quelque appréhension, malgré les menaces pesantes.
Apaisée, est-ce le mot? Sans aucun doute.
Oui j'ai peur aussi. De ce nécromancien dont je ne sais ce qui changea son attitude envers moi. La prochaine fois, je serai prémunie contre les sorts mentaux et un chant de pouvoir sera prêt, pour me défendre avant... sans doute de prendre la fuite. Je ne suis pas de taille, je le sais. Mais je ne me laisserai pas faire. A la merci de quelqu'un? Plus jamais! Oui, la politique risque de me rattraper. Je me veux neutre, mais les liens que je tisse risquent de me voir jugée par l'un ou par l'autre. Mais est-ce que cela m'importe vraiment? Ceux dont l'opinion m'est importante connaissent la vérité en ce qui me concerne.
Ma rencontre avec Edailo Et Alexander est vraiment une chose capitale. Je ne saurais jauger ce qui eut le plus d'impact; l'abandon de mes haines ou l'enseignement d'Alexander. je dirais que je met cela à la même valeur que ma rencontre avec Marlan. Mais départager ces trois choses?
Douce nuit, une des premières sans haine pour me bercer. Doux repos, du sommeil du juste c'en est une félicité.
Ce soir je m'endors le coeur léger, sans ce poids qui me courbait régulièrement. Ce soir... malgré ce qui m'entoure, je me sens à ma place. Oui. On peut dire que je l'ai enfin trouvée! A quoi bon m'inquiéter qu'on me comprenne? Mon travail parlera pour moi, il me faut juste m'y appliquer.
So
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Sujet: Re: Carnet de Route Lun 22 Mar - 3:02
Esotn aloonaao Toujours se tait Soit d'un esprit clos Ne révélant Naué
Naué sera distant Contre mes conviction Ses cheveux grisonnants D'un savoir en prison Mon seul mensonge, vil ou subtil Un étrange songe, de jeu habiles
Esotn aloonaao Toujours se tait Soit d'un esprit clos Ne révélant Naué
Naué sera ignorant J'aimerais lui enseigner Attirée comme l'aimant Par un coeur bien forgé Oghma me pardonne de ne révéler Si simples mots au premier concerné
Mais Esotn aloonaao A jamais se tait Promesse d'esprit clos Ne révélant Naué
So
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Sujet: Re: Carnet de Route Mer 24 Mar - 17:04
La plume volait sur le parchemin, dirigée par une main rapide et nerveuse, tendue. Les mots se poursuivaient tandis que le visage fermé de la jeune musicienne se teintait de colère.
Honte et diffamation. Comment aurais-je pu garder mon calme devant son hypocrisie, son refus grossier de corriger ses écrits? Comment un être se disant propager des nouvelles peut-il se révéler être un tel colporteur de ragots, un vulgaire amuseur d'esprits étriqués, lui même des plus limité dans sa vision des choses? Comment aurais-je pu me maitriser face à ce vulgaire ersatz de troubadour Cyricien? Nua Donblas et moi-même, dépeints d'une allusion flagrante, en pleins ébats dans un champ. Nua Donblas se compromettant alors qu'il aurait l'âge d'être mon père ou plus encore! Et ce dans un lieu accessible au public, à la vue de tous! Quelle infamie! Quels ennuis cela pourrait-il nous apporter?
Oui, j'ai perdu mes moyens, encore, j'ai laissé les chants de pouvoir m'échapper, encore. Quelle peur eus-je d'avoir blessé quelqu'un jusqu'à ce que la garde me rassure sur ce point. L'amende que j'ai à payer est bien peu face aux dégats que j'aurais pu causer. J'espère que mon attitude n'apportera pas d'ennuis à Marlan. Bon sang, quelle idiote fais-je! Moi qui désirait juste rétablir les faits! Cette cité me semble être un nid d'aspics! Oh, il est des gens que je respecte, telle la demoiselle Vi, Nua Donblas et ses frères du temple, ou encore le sire de Noirbois. Mais si c'est moi qui sort perdante et que le journal... torchon de Paterson continue ses insanités, c'est sans regret aucun que j'accepterai l'offre de Lomidar. Mieux vaut être mal entouré et savoir à quoi s'en tenir, que de subir les mesquineries de gens qui se disent citoyens d'une cité bénie et bienfaisante! Je garde ma plainte au chaud, au cas où il refuserait l'arrangement que j'ai proposé à la garde. Et bien plus encore est conservé dans mon esprit, car ma réplique sera cinglante. Cependant, je ne m'abaisserai pas au niveau de Paterson; c'est avec la vérité que je le dépeindrai. Chaque défaut, chaque trait, chaque outrage qu'il ait commit sera inscrit dans les mémoires!
Qu'Oghma me pardonne si le moindre mot gratuit sort de ma bouche. Quand un être se venge bassement par de contre vérités, induisant en erreur tous ceux qui lui prêtent foi, j'estime qu'il y a crime! Ce qu'il lui aurait été facile de dire "Navré pour cette erreur" et de publier un contre article, quelques lignes au plus, pour glisser un mot sur l'erreur. Mais son attitude et ce que j'appris récemment m'indique que son geste fut volontaire indécence, et non malversation involontaire; il doit être entendu par Nua Donblas à cause de précédentes informations douteuses publiées dans son chiffon graisseux! Serais-je l'objet d'une basse vengeance d'un être pathétique?
Quelle tristesse. Je pensais avoir jadis croulé sous les chaines, mais ces maillons ne sont rien à côté de ceux qui paralysent certains esprits!
So
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Sujet: Re: Carnet de Route Jeu 25 Mar - 3:42
J'aurai du faire confiance à Nua. Quand je l'ai vu en colère, je craignais que ce fut contre moi, contre mon acte irréfléchi et incontrôlé. Mais il n'en fut rien et c'est le coeur léger que je vais à présent. Ne me reste qu'une peur, que je pense bien plus concrète que celle des ragots de Paterson. Devoir choisir.
La plume s'arrêta brusquement sur ces mots, ne trouvant, ce matin la, nulle inspiration, pour la première fois depuis des mois. La page du journal demeurerait blanche ou presque, la plume suspendue un long moment par une main hésitante, laissant à peine perler et tomber une goutte d'encre sur le parchemin. Maraya finit par croiser les bras et s'abîmer dans ses pensées, un mélange de détermination et de crainte dans les yeux. Puis, enfin, elle rajouta quelques simples phrases, avant de poser un buvard sur la page et d'aller se reposer.
Vient un temps où il faut grandir, où il faut choisir ses luttes et prendre position. Quel sera mon chemin? Il est inutile que je me noie dans cette indécision. Si je suis mon coeur, il s'imposera de lui-même. Je me donne jusqu'à ce que j'aie présenté mes chants devant chaque cité, jusqu'à ce que j'aie conté la guerre gobeline. Après, je prendrai ma décision et je m'y tiendrai.
So
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Sujet: Re: Carnet de Route Ven 26 Mar - 13:49
Assurément je connais la peur Dans ce tourbillon qui m'émeut Dans ce maelstrom furieux Ici où tout courage se meurt
Ce sentiment se doit être moteur En aucun cas, rester paralysé Quel que soit le degré d'horreur Il faut coute que coute avancer
Si nous ne trouvons la rage Si la foi ne nous débloque Alors le monde se disloque Jusqu'à ce que parle le courage
Lâcheté dans l'immobilisme Que sommes nous au juste Résidus d'opportunisme Ou fleur au milieu des rustres
So
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Sujet: Re: Carnet de Route Lun 29 Mar - 10:49
Par la fenêtre de l'auberge de Lomidar, la jeune barde regardait le passage des gardes, badaux et caravanes, achevant de mettre en ordre ses notes. L'ouvrage était presque terminé, il n'y manquait plus qu'une touche. Une dernière version de l'histoire à comparer aux autres. Ensuite, tout s'enchainerait.
J'ai tellement hâte de terminer mon ouvrage. Ces mois de voyage, de témoignages, de notes, d'études, de recherches.... ce fut épuisant. Mais tellement enrichissant en fin de comptes! Et au terme, j'ai finit par faire mon choix. Je serai bientôt à une place que je n'aurais pu imaginer dans mes rêves les plus fous! Ma propre maison des arts... à 16 ans! La confiance que me porte Marlan demeure chose précieuse. Mes conditions sont très simples, et constituent la simple garantie de pouvoir effectuer ce que l'on me demande: ouvrir Lomidar aux arts.
Nua sera furieux, on va certainement me haïr à Célestia, mais c'est ainsi. J'aimerais bien le voir, le sire Paterson, à tenter de faire croire aux gens qu'un Tyréen se commet avec une Lomidarienne. On va lui rire au nez! De mon côté, je saurai quoi dire si on en vient à me salir à cause de ces rumeurs à Lomidar. Je n'aurai qu'à dire la vérité. Ma réponse est prête et sera cinglante. Un chant dont tous se souviendront, qui, j'espère déploiera les gorges et soulèvera les rires, si haut que le colporteur de fausses nouvelles en tombera de haut! L'hilarité de ceux qui l'entendront retentira, cinglante et moqueuse. Et cela, sans un seul mensonge; Oghma me préserve de diffuser un savoir erroné!
J'en ris d'avance! De douces larmes inondent mon visage alors que j'ai du mal à contenir mes éclats amusés. Ce que j'aimerais voir sa tête ce jour la!
La jeune fille posa le regard sur un autre parchemin, ou séchait l'encre formant un chant qu'elle ferait s'élever sous peu, dont l'écriture avait été si plaisante!
So
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Sujet: Re: Carnet de Route Mar 30 Mar - 22:04
Lorsque l'illusion s'envole Rêves dépourvus de sens Aberrations sans essence Toute chimère s'étiole
A quoi bon faire confiance Lorsque l'on est trompé L'esprit simple malmené C'est une illusion d'enfance
A quoi bon donner aux faibles Quand ils ne respectent l'ascension Le poignet, sa force de progression N'est pas reconnu par ces plèbes
Lorsque s'installe désillusion Douce prise de conscience Bienvenue sortie d'enfance Pensées simples de fond
So
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Sujet: Re: Carnet de Route Jeu 1 Avr - 2:27
La tirade de l'idiot restera précieusement dans mon carnet. J'aurai bien rit, mais désormais il n'est plus lieu d'être, sauf si, un jour, je désire taquiner Paterson. Mais cela, nous verrons. En attendant, il semble que cet homme soit différent de ce que je pensais. Au lieu d'un moment d'intense froideur, d'excuses échangées avec raideur, nous avons vraiment discuté. Plusieurs de mes hypothèses se confirment. L'avenir me dira si j'ai eu raison.
L'article fut un peu court, Paterson On aurait pu dire, ma foi, bien des choses en somme! En variant le ton, par exemple, tenez: Agressif: "Moi, Madame, si j'étais si entachée Je tendrais mon coeur pour que l'on me l'arrache!" Amical: "Ma pauvre enfant, ne gardez esprit à cette tache Levez le nez, soyez fière, drapez-en votre cape!" Descriptif: "Ce fut unr orgie! On aurait cru marin passer un cap! Que dis-je, passer un cap... masser vos pénincules!" Curieux: "Qu'avez-vous fait de cette oblongue capsule? Y avez-vous joué comme l'on fait d'un pipeau?" Gracieux: "Devez-vous mon enfant aimer cet oiseau? Que maternellement, vous vous préoccupâtes De tendre vos doux fruits à ses petites pattes? Truculent: "ça, madame avec cette noire fumée Provenant de vos ébats emportés Je n'ai pu que crier au feu... de cheminée!" Prévenant: "Gardez-vous, votre corps enflammé De vous rendre malade en vous allongeant trop au sol!" Tendre: "Venez me rejoindre sous ce parasol! Goutons ensemble que votre beauté ne se fane!" Pédant: "Témoignez madame, qu'Aristophane Appelle Hippocampelephantoccouineur L'être qui entre les jambes possède tant de chair et d'ardeur!" Empathique: "Aucun homme ne peut, amour magistral, Te refroidir, n'ayant point la force du mistral!" Dramatique: "Oh mon dieu, une vierge saigne!" Amidartif: "Pour un temple sunite, quelle enseigne!" Lyrique: "Oh, magnifique conque! Rohan est-il triton?" Naïf: "Votre monument, comment y entre-t-on?" Respectueux: "Madame, je vous salue! Jamais je n'avais vu telle beauté nue!" Campagnard: "He, arde! C'est-y un couple? Nanain! Un' carote qu'y s'fraye entr' deux m'lons nains!" Militaire: "Tous en selle, cavalerie!" Pratique: "Si vous mettiez ce corps en lotterie Assurément, madame ce serait le gros lot!" Enfin, parodiant Presiek en un sanglot: "La voila donc, celle qui choisit son maître! En compromettant sa Foi, il en rougit, le traitre!" Voila, ce qu'à peu près mon cher, vous auriez écrit Si vous étiez vraiment homme de lettre et d'esprit! Mais d'esprit, ô le plus lamentable des êtres, Vous n'en eûtes jamais un atome, et de lettres Vous n'avez que les trois qui forment le mot "Sot!" Eussiez-vous l'invention et l'information qu'il faut Pour, par la vérité, devant ces nobles galeries, Me servir toutes ses folles plaisanteries Si des faits vous eussiez révélé le quart Sans les corrompre, ne livrant que ragots sur le tard Peut-être aurais-je rit, de bonne guerre, de votre verve Mais je doute que vils mensonges étriqués ne les servent!
J'espère que ce texte fera rire ceux à qui j'ouvrirai ce journal, un jour. En attendant, je le relirai à chaque coup au moral, la thérapie devrait être efficace!
So
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Sujet: Re: Carnet de Route Jeu 1 Avr - 10:08
Pensive, Maraya passa la nuit à écrire, pour, au petit matin, recopier un texte au propre dans son livre. Ce premier journal approchait de sa fin... les dernières pages appelant leurs ultimes textes, croquis ou notes. Elles ne furent noircies ce soir la, deux pages seulement, un texte et une partition. La Tirade de l'idiot allait être audacieusement remplacée. La jeune fille n'eut pas une hésitation, pensant à peine aux conséquences d'un tel défi.
La rose et la Plume
Une plume volette avec légèreté Dispensant ses douces rimes Les esprits, sur son passage, fortifiés Par la vérité, que la plume arrime
Don des seigneurs du ciel La Dame légère s'élève Mais alors vient le fiel Et les haine qu'il soulève
Le soleil projette aussi l'Ombre De la demoiselle des mots Au sol, cette tache de Pénombre Grandit tel un noir enclos
Le fiel et cette ombre noire Dissimulent parfois les laches Qui par la plume font croire Sans avoir sur eux la tache
La plume alors s'alourdit Par ce viol éhonté Du monde furtif qui ourdit Par la dame dénaturée
La plume alors assume Les mensonges de ces Ombres Qui de loin alors hument Le résultat des desseins sombres
Je nomme violeurs de l'art Vous qui vous servez du barde Et il n'est jamais trop tard Car la vérité ne se farde
Vous les lâches, les sournois Qui voudriez nuire par l'écrit Peut-être une autre fois Les complots porteront fruits
Mais la vérité est puissante Et n'a pas encore renoncé Aujourd'hui les haines errantes Ne furent exacerbées
Utilisez plutôt la force du glaive Sans vous cacher derrière un poète Vous qui ne comprenez la dame qui s'élève Vils et comploteurs que vous êtes!
Les violeurs anonymes et voilés N'ont un pas à faire en ce domaine Une plume dans le dos peut blesser Mais sans force demeure leur haine
Si elle n'est associée au talent Elle n'est signature d'artiste Le fourbe qui se cache et ment N'est qu'un amateur bien triste
Le barde peut se faire assassin Mais sa plume demeure franche Ses mots écarlates l'ont sait bien Emanent de plume blanche
La beauté de l'art n'écrit qu'en son nom Quel que soit le but, la destination La haine et l'amitié, quel que soit le ton Jamais derrière un autre si ne se fait mention
La vérité ce soir courtise la plume S'envolant ensembles sans fards ni artifices Légères et lavées, fièrement elles assument Vous, les couards, sortez de leur lice!
La jeune fille n'utiliserait pas le luth dissonant pour cette pièce, mais un instrument classique. Les choses les plus simples, les moins déguisées, sans artifices, demeurant les plus cinglantes.
So
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Sujet: Re: Carnet de Route Sam 3 Avr - 15:19
C'est avec un sourire en coin, malicieux, que Maraya écrivit son oeuvre suivante.
Maraya la sombre
Je me présente, la grande espionne Moi, Maraya, la vile, la couarde Mes complots, Marlan les actionne Et je me faufille dans mes hardes
Chacun sait qu'un espion se montre Qu'il crie, aux Célestiens, à tout va "Touhouuuu! J'rejoins Lomidar, v'la! Sans fard, mais j't'espionne, par contre!"
Le temps des espions a bien changé Quoiqu'en disent les sages C'est moi qui ait tout réformé! Bande d'ignorants de bas étage!
Le seigneur Marlan m'a tout appris! Je ne le cache pas, je suis fière! Vous me savez tous son apprentie Mais rien de mes souricières!
Tremblez, ô terribles ennemis La grande Maraya volera vos secrets Dans l'ombre toujours aux aguets Discrète comme une petite souris!
AHA! Et je vous planterai une dague dans le dos Oui, vous tous, qui savez ou je vis! NIAHA! Vous gouterez à mes furtifs crocs Oui, vous tous, qui savez qui je suis!
La sagesse m'a démasquée, oui, J'avoue! Non, assez, pitié, vous êtes trop forts! Ma cape extravagante me cachais si bien de vous! Alors que je tentais de me glisser dans votre fort!
Niaha! Je suis la terrible agente Lomidarienne! Et je sors vivante de mes entretiens Avec mes victimes, prêtres comme paladins! Mais qu'ont-ils à me croire barde, historienne?
Il est vrai que je suis terrifiante! Aussi adroite qu'un mamouth! Aussi vive qu'une vache qui broute! Et je n'ai rien d'une jeune infante!
Aussi discrète qu'un géant! Aussi silencieuse qu'un Tempussien Aussi secrète qu'un soiffard délirant je vous aurai, vous verrez bien!
So
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Sujet: Re: Carnet de Route Lun 5 Avr - 20:12
Célestia. En attendant qu'on la reçoive à la chapelle d'Oghma, Maraya s'assit à l'extérieur, face à la collone de lumière s'élevant vers les strates, ouvrit son carnet . L'objet était un peu roussis, mais avait survécu à l'incendie de l'auberge de Lomidar.
Il y a des jours ou l'on devrait rester couché. Je n'ai écrit une note depuis que j'ai accompagné Marlan jusqu'ici. Le coeur n'y était pas. Même le fait que je n'aie été trop malade sur le bateau ne m'a pas donné l'énergie.
Il y eut d'abord cette matinée, ou j'attendais de voir distribué le Paterson Quest. J'avais travaillé comme une folle. Rassemblant tout ce que j'avais pu apprendre, sur le ressentit des Lomidariens à propos des récents changements, afin de composer quelque chose de fiable, rajoutant aux nouvelles déjà répandues, malheureusement. Et j'ai rattrapé mon travail perdu par l'incendie, trouvé un messager, tout envoyé à Paterson et...
La jeune fille laissa un moment son regard se perdre sur les strattes avant de baisser à nouveau les yeux sur son journal.
Et rien. Pas une mention à tout ce que j'ai envoyé. N'avais-je pas d'assez fraiches nouvelles? Avais-je mal écrit? Le messager était-il arrivé trop tard? J'imaginai mille scénarios possible, sans comprendre. Comment aurais-je pu comprendre quoique ce soit? Si Paterson m'a ainsi proposé d'écrire dans sa gazette, n'aimait-il pas ma manière d'écrire? Il paraissait si enthousiaste à l'idée d'enterrer la hache de guerre et de recevoir des nouvelles de Lomidar à Publier. J'ai envoyé tant... n'y avait-il pas.. un seul article? Une seule phrase satisfaisante?
Ou tout cela n'était-il que mensonge? Ma naïveté m'a-t-elle joué un mauvais tour, encore? Me suis-je laissé embobiner par un vil menteur et moqueur? Cela aura-t-il été sa vengeance pour ma réplique? Mais pourquoi s'est-il excusé publiquement alors? pourquoi? Je n'arrive tout simplement pas à comprendre ce qu'il s'est passé. C'est... je n'y arrive tout simplement pas. je me suis donné à fond, j'ai envoyé mon message plus d'une semaine avant la parution, afin qu'il arrive avant la veille, qu''il soit à temps au cas ou les caravanes avaient des problèmes; j'étais tellement nerveuse! Et puis la, rien, rien du tout!
Elle soupira, posant un buvard sur le journal, tout en laissant son regard se perdre sur les étoiles, les larmes aux yeux.
J'aurais pensé à autre chose, ayant eu les idées changées par le rappel du projet de marlan pour Lomidar et l'appui du seigneur Mandrake. J'espère vivement avoir la cité pour mécène. D'autant qu'il m'a été confirmé que mes paroles ne me seraient pas dictées. Certaines de mes craintes n'ont pas lieu d'être, tant que j'agis dans le respect de la sombre cité.
Et pourtant... Il y eut ce rêve. Rêve qui me perça le coeur, révéla mes plus terribles peurs.
J'aurais mieux fait de ne pas me lever ce matin la.
Quelques jours ont passé et j'essaie de ne plus y penser. Mais le lieux ramène encore mon esprit vers le Paterson Quest... L'ai presque peur de croiser Paterson pendant que j'accompagne Marlan à Célestia, presque peur de savoir enfin ce qu'il s'est passé. Parce que quoiqu'il en soit, il n'a rien publié de moi. Quelle que soit la cause, j'ai travaillé pour rien!
So
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Sujet: Re: Carnet de Route Mer 7 Avr - 11:36
Honorant une commande, la jeune fille se mit à écrire, compulsant ses notes sur un sujet peu abordé dans la région.
Le chant de haute Brise
Nul besoin de bois ou de pierre Lorsque demeure la foi Une chapelle reste entière Ses fondations sont au delà
Haute brise, autrefois Bourgade paisible des monts Haut Vent Protégée par le culte du Vigilant Jusqu'à ce que se brisa
Complots et machinations de l'Ouest ourdis La gangrène frappa le petit village Engrené par un appât d'innocent âge Enfant maudit envoyé par l'ennemi
Le village fut rongé par le mal Malgré la vigilance, malgré la protection Frappant coeurs et âmes sans exception L'ancienne foi se fit bien pâle
Un seul être fut épargné L'éloignement conçu l'exception Chez un noble paladin en mission Surprise fut quand il put rentrer
Du plus jeune enfant jusqu'à son épouse Tous avaient été corrompus L'homme n'en pouvant plus Suivant son coeur, purifia cette bouse
L'on se souvient du combat d'Angéal Le dernier paladin du vigilant Ni homme ni femme ni enfant Ne demeura prisonnier du mal
L'épée balança son tranchant Sans laisser grâce, sans pitié Alors qu'il combattait les êtres aimés Ayant rejoint les morts vivants
Le devoir se fait solitude, parfois Mais on dit que jamais il n'oublia Qui nourrissait alors sa foi Durant le plus rude de tous ses combats
Demeure encore aujourd'hui Veillant sur les ruines du temple L'homme dont l'âge devient ample Pour son dernier devoir, il vit
Mais les ruines demeurent sacrées Il est dit que sur ce bastion Reviendraient gardiens, et missions Même après bien des années
Il est dit, l'on voit, peut-être Des silhouettes sur le mont haut vent La brise murmure le nom du Vigilant La venue de nouveaux prêtres
Fin teintée de tristesse ou d'espoir? Je dis que cette fin est un commencement Heaum veille toujours avec ses servants La relève ne vient jamais trop tard
Une ruine se reconstruit Le sang ne baigne plus les marres A nouveau dans ce lieux vit Une troupe droite et sans fard
So
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Sujet: Re: Carnet de Route Jeu 8 Avr - 12:43
Mel'Zar
Prenez garde aux rêves des brumes La ou les terreurs s'éveillent La ou la faiblesse se paye Quand la volonté s'embrume
Ne cédez pas à la peur Car elle nourrit Mel'Zar, sa puissance Sinon il gagnera en prestance Et viendra l'âge de la frayeur
Démon invoqué par un célestien Il y aura bientôt 300 ans Echappé de son maître mourant De sa libération ne sortira nul bien
Ne jouez pas le jeu du démon Luttez, trouvez où il fut enfermé Lieu, dans la forêt noire, dissimulé Continuez à faire attention
N'écoutez pas ses illusions Restez alerte, persistez Jamais il ne faut céder A cet être en perdition
So
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Sujet: Re: Carnet de Route Mer 14 Avr - 10:38
La plume glissait sur le parchemin, tenue par une main troublée. Nerveusement, les mots se tracèrent, dans une chambre de la pension de madame Deville, à la lueur d'une bougie, alors que le visage de la jeune barde ocillait entre le doute et la colère.
Je ne l'ai jamais dit assez fort, mais le bien est aussi dangereux que le mal. Les Célestiens sont tout aussi retors que les Lomidariens. Et je ne regrette en aucun cas d'avoir décidé de m'installer en Lomidar: eux au moins apportent crédit quand je donne ma parole. Il n'est qu'une solution pour la lettre de la dame di Manzini: j'ai été espionnée alors que je conversai avec le seigneur Mandrake. Je n'ai parlé d'une partie de mon oeuvre pouvant fâcher Célestia qu'en sa présence. Cependant, il semble que l'informateur de la dame soit aussi dur d'oreille que celui qui informa Paterson... je commence à croire que les espions en ces terres ont tous un problème d'audition. Les seigneurs devraient engager des bardes... s'ils ne sont aussi discrets que des assassins, au moins ils entendront correctement ce qu'il se dit. Moi... faire de la propagande... Mais quelle folie.
Moi qui ai demandé pour condition à Lomidar d'être libre de mes mots en échange de mon respect et de ma reconnaissance pour leur mécénat. Libre de mes mots! Aucune propagande! Aucun mot dicté destiné à les glorifier!
Les Célestiens sont encore plus paranoïaque que les Lomidariens. Alors si je ne suis pas avec eux, je suis sensée être contre eux? Quel esprit réducteur! S'ils m'espionnent encore de la sorte, je ne le tolèrerai pas!
La jeune fille posa un buvard sur la page de parchemin, posa sa plume et passa une main sur son visage. Une fois la page sèche, elle passa à la suivante, la dernière du livre; bientôt un nouveau serait commencé.
Comme si ma vie n'était pas assez compliquée. Avec cela, le seigneur Mandrake me fait du charme. Il m'a troublée, j'avoue... c'est la première fois qu'un homme qui ne me considère pas comme une enfant me parle ainsi; avec respect, courtoisie, apprécie ma passion pour l'art et ce qui m'importe, m'apprécie pour mon esprit et pas... comme un vulgaire objet de désir. Cela serait tellement plus facile si ce chevalier était un rustre violent et stupide, sans aucun intérêt!
Mes projets avancent, et je comprends ce qu'on me disait en parlant de me perdre moi-même. Mais je serai forte. Il est hors de question que je change, quoique je ressente, quoiqu'il arrive. Mais il est difficile de se rendre compte que ceux que l'on hait à ce point se révèlent être des êtres humains; des êtes qui vivent, espèrent, craignent, haïssent, souffrent... aiment? Malgré ce que je hais en eux, oui, ils ne sont pas différents de moi.
Pourquoi n'es-tu un rustre Si aisément, et sans remord, haï C'est facilement qu'on maudit Un homme aux manières frustres
Il m'était facile de m'enfermer Persuadée au fond de mon âme Qu'en tout, vous étiez différencié Vous, golem vil et infâme
Subtiles sont les différences en vérité Mon esprit doit se les rappeler présentes Sous peine de m'écarter de la sente Et voir à jamais mon être dénaturé