Pensées et récits d'une Lovite.

AMOUR AMOUR



amour...

Je t'aime...
Tu m'aime...
Ils s'aiment.

Ce verbe est des plus étrange, car c'est un des rares qui ne m'évoque rien. Certains ont bien tenté, vaguement, de m'expliquer l'inexplicable, mais je n'en reste pas moins dubitative. Ils évoquent sentiment, bonheur, joie et tant d'autres choses. Mais au final, n'est-ce pas un moyen de souffrance comme tant d'autres ? Je pense que c'est le cas. Aussi virulent qu'une lame dans le dos, aussi perfide qu'un poison sinueux! Je le désire ardemment, il m'excite, me rend hystérique et pourtant je le hais de tout mon être, comme celui qui veut croire à cette supercherie.

Il est fascinent de voir comme chaque homme, chaque femme est plus ou moins sensible à ce genre de chose. Un brin aguicheuse, un brin provocatrice, un brin dominatrice – car oui, ils aiment tous se sentir faible- et il devient aisé de les maitriser , il suffit de trouver LA recette qui convient, et le plat sera fumant à souhait.

A l'opposé, se trouve le désire, les pulsions, la passion. Les plus bestiales, que tous essayent de contenir, ce qui au final est vain, car nous avons beau nous venter d'être civilisés, nous n'en restons pas moins des bêtes contenant nos pulsions les plus inavoués.

Je fantasme chaque jours que les dieux m'offrent, il n'y a pas si longtemps, il y avait encore ce Bainite. Il était délicieux à regarder, puis il suait la crainte par tous les pores de sa peau. Je l'ai désiré si ardemment qu'il m'a craint en retour, ironique comme situation. Il fallait voir comment les villageois le regardaient lorsqu'il sortait de l'enceinte de la cité. Transit par la peur, certain aurait même urinés dans leur pantalon! Dommage qu'il ai finit pendu, j'aurais bien laissé Baine mener bataille sur mon corps.

Puis, il y a cet être divin, je ne cesse pas une seconde de penser à lui. Il doit être adulé pour sa dureté, pour ce charisme si puissant! Je trépigne d'impatience quant à notre prochaine rencontre, je l'espère, plus positive que la première. Sergent Bastor.... je vous attend...

Et pour finir, le meilleur. Cet homme est un mystère pour moi, je n'en écrirais pas plus sous peine d'avoir à changer mes sous vêtements.

L'amour...

"Je suis maudite.

Que puis-je être d'autre? Je n'ai plus rien à quoi m'attacher, plus d'amis, plus d'amour à offrir, plus de parent, plus de famille, rien. Le sort de ce monde, ou celui qui en tire les ficelles, caché au delà de notre perception, semble prendre un plaisir mesquin dans ma chute.

Je hais tout.

Pourquoi aimerais-je alors qu'on me refuse cela. Je hais ce qui représente ce que je n'ai pu être. Je hais ce que l'on m'as enlevé. Je hais ce que je n'ai pu avoir. Les amis, les parents, la famille et surtout, l'amour.

Mais....

Je me ment à moi même. Je ne suis pas cela, puisque je ne l'ai jamais été. J'aurais aimé être cela. J'aurais eu une raison pour être ce que je suis.

Je n'ai aucune raison de haïr. Je suis la haine.

Je ne suis pas maudite. Je suis le malheur en personne.

Ma seule raison d'être étant ma passion pour ta souffrance."

C'est de cette manière que j'aime me décrire face à mes nouveaux « petits chiens ». Dans un premier temps, je lis sur leur visage un soupçon de pitié, mal grès ce qu'ils ont déjà subis, et ensuite, je perçois ce brin d'horreur, ils comprennent enfin qu'ils m'appartiennent de tout leur être. Ça a le don de m'exciter au plus haut point.

Elle se tenait là, les coudes posés sur la table de bois. Cela faisait plus d'une heure qu'elle rêvassait paisiblement, dans le silence. Les idées fusaient dans sa tête, elles étaient analysées, disséquées et rangées dans un coin de sa tête. Elle n'arrêtait pas de penser à ce tournoi. Elle n'y participerait pas, bien entendue, mais elle y assisterait et en profiterai pour se faire voir. Dans sa tête les scènes affluaient, elles disparaissaient aussitôt pour mieux revenir avec un scénario encore plus fantasque. C'est à ce moment là qu'une nouvelle image vint trôner dans son esprit.

Grande et splendide, magnifique et majestueuse, elle se tenait au centre de tout. La silhouette était vêtue d'une robe somptueuse que même une reine aurait jalousé. La couleur dominante était le pourpre et venait s'accorder gracieusement avec le doré qui parsemait de ci, de là le tissu. Aucune partie de sa peau blanche ne filtrait de la tenue, pas l'ombre d'un décolleté plongeant, ni même ses mains qui étaient gantés ou encore son visage qui était voilé par un masque en céramique. Celui-ci était de la même couleur que sa tenue, pourpre, et était finement décoré. Le nez, fin et élancé, les yeux, perçant et délicat, et ses lèvres, divine tentation imaginé par on ne sait quel diable.

Tous les regards étaient rivés sur elle, tous étaient désireux, tous débordaient d'envie mais elle était pourtant intouchable, et ils le savaient. Tous, le savaient. Le savoir la faisait se sentir si puissante, qu'un dieu lui même n'aurait pu la décourager. Elle scrutait inlassablement l'auditoire, faisant peser son regard mystérieux sur chacun, leur rappelant qu'ELLE dominait chaque parcelle de leur être, chaque centimètre de leur corps, chaque pensés de leur esprit.

La seconde d'après, la jeune femme sortie de sa rêverie et s'empressa de ranger cette image dans un des coins de son esprit.