Menuets, sonates et contes inachevés du barde Tyrlenba.
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elric26 Bisounours enragé
Nombre de messages : 2151 Age : 47 Localisation : Dans les étoiles Date d'inscription : 14/01/2009
Sujet: Menuets, sonates et contes inachevés du barde Tyrlenba. Mer 30 Déc - 13:06
Je reprenais la reliure au sein de laquelle j’avais collecté quelques éléments épars concernant ce lieu qui à jamais touchait mon cœur, mes sens et mon imagination :
Haute-Brise
« Haute-Brise est un petit village qui se situe sur les plateaux d’Everneige à la mi-hauteur des Monts Haut-Vent, au sud, et Haut-Mistral, au nord. Ces Massifs doivent leur nom aux divers vents qui s’entrecroisent venant de diverses directions créant ainsi une température paisible et douce sur les plateaux où le froid et la chaleur n’ont jamais pu naître mais qui laisse place à une brise agréable et fraîche en permanence d'où le nom du plateau de Haute-Brise.
Ce village dans les roches est une terre fertile et clémente où poussent divers fruits et légumes que les habitants se donnent un malin plaisir à vendre à Port-Embria que ce soit pour de l’importation vers d’autres continents ou pour les autres bourgades d’Everneige.
Haute-Brise comptait autrefois une quinzaine d’habitants tous venant d’une seul et unique famille. Tous étaient cousins plus ou moins proches, mais beaucoup quittaient Haute-Brise pour la soif d’aventure, de gloire ou bien pour renouveler les gênes…
Hélas, il y a dix ans, une attaque de Mort-vivants ravagea le village. Les trois maisons et la milice Heaumite furent incendiées. Hommes, femmes et enfants furent dévorés vifs, aucun d’entre eux n’avaient survécu à l’exception d’un paladin de Heaum qui était en mission pour son dieu : il se nommait Angéal, fils d’Albarg, le bourgmestre de Haute-Brise… Peu de temps après l’incident, une quarantaine de cadavres furent vus sur les routes de Hautes-Brise, inertes, leurs corps devaient être morts depuis des décennies et pourtant ils étaient marqués par d’effroyables traces de lame suite à une lutte acharnée et récente…
Certaines rumeurs parlent d’un Haut-Brisois revenu d’entre les morts pour assouvir sa vengeance, d’autre d’une intervention divine de Heaum lui-même à ceux qui attaqueraient ses fidèles. Quoiqu’il en soit, on peut apercevoir un homme revêtu de noir descendre le massif des Quatre Vents pour s’approvisionner et disparaître aussitôt, les campagnards le nomment …Vent Noir. »
Lorsque l’on parvient sur les hauteurs de ce qui fut un joyeux de village, une sensation vous étreint, je n’ai que rarement ressenti cela. Les vents se mêlent pour certains amenant une complainte d’autres mettant vos sens en eveil. Les stigmates de la vie demeurent au sein de Haute Brise. L’on peut encore observer la beauté redevenue sauvage de ce que dut être le village. Plusieurs découvertes me font penser que l’endroit fut un lien filiale voire une terre vouée au Dieu si intransigeant, celui que l’on nomme le Vigilant.
Mais alors que s’est il passé ? complainte terrible ? amour trahi ? une tombe d’où émane une aura tangible laisse deviner qu’elle lui fut arrachée à ses étreintes… Etait ce à ce moment là lorsque la marée de marionnettes articulées a marché sur ce joyau qu’il l’a perdue ? Certains indices voire certaines rumeurs font état du choix auquel il dut se résoudre contre cœur mais par devoir…
Je compose très souvent ici, la quiétude, la nostalgie, la brise qui semble apporter des notes mélancoliques si souvent, d’ailleurs il semble comme y avoir un tempo, une logique quant à la survenue de ce que je nomme Mirial, la brise venant du sud. L’air se met alors à onduler, cela débute par l’entrée du village, les cerisiers se mettent alors à mouvoir leur ramure comme une sorte d’invitation… Puis de légères ondulations tendent vers les champs de tulipes et de roses, les senteurs se mêlent alors à l’exercice de l’air…
Souvent j’écoute, l’ensemble de mes sens attentifs, souvent alors la maestria prend des airs de rondos : bruissements des arbres, brise portant une note sur l’onde de la partie du village immergée comme gardant ses secrets, les pétales de fleurs apportent leur touche de couleur et de senteurs, danseurs pastels entrant dans la grâce de cette ode invisible.
(tous droits réservés composition CJ et Chantal )
Alors si l’on ferme la façade des yeux, l’on peut entendre et rêver de ce que fut Haute Brise lorsque la vie animait le village… Par ici elle et lui discutant et soupirant sous les étoiles, là un enfant jouant avec le chien brave mais grognon car ancien compagnon âgé mais toujours fidèle, là encore les fleurs ouvrant leurs pistils sous une aube naissante, un peu plus loin, le choc du labeur des travailleurs de la terre, un peu plus loin les chants des femmes encourageant leur homme à terminer une journée de travail, et plus en avant encore la sensation que la paix et la sérénité demeurent un bien précieux et si éphémère…
Dernière édition par elric26 le Mer 30 Déc - 14:26, édité 4 fois
elric26 Bisounours enragé
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Sujet: Re: Menuets, sonates et contes inachevés du barde Tyrlenba. Mer 30 Déc - 14:08
J'ai trouvé entre âtre et reliquats un texte quasiment intact, les lignes posées semblent être celle d'un homme au crépuscule de son coeur, ainsi il aima, il vécut il perdit, il la perdit.
La mort l'amour la vie(Derniers poèmes d'amour Eluard)
J'ai cru pouvoir briser la profondeur l'immensité Par mon chagrin tout nu sans contact sans écho Je me suis étendu dans ma prison aux portes vierges Comme un mort raisonnable qui a su mourir Un mort non couronné sinon de son néant Je me suis étendu sur les vagues absurdes Du poison absorbé par amour de la cendre La solitude m'a semblé plus vive que le sang Je voulais désunir la vie Je voulais partager la mort avec la mort Rendre mon cœur au vide et le vide à la vie Tout effacer qu'il n'y ait rien ni vitre ni buée Ni rien devant ni rien derrière rien entier J'avais éliminé le glaçon des mains jointes J'avais éliminé l'hivernale ossature Du vœu de vivre qui s'annule.
Tu es venue le feu s'est alors ranimé L'ombre a cédé le froid d'en bas s'est étoile Et la terre s'est recouverte De ta chair claire et je me suis senti léger Tu es venue la solitude était vaincue J'avais un guide sur la terre je savais Me diriger je me savais démesuré J'avançais je gagnais de l'espace et du temps J'allais vers toi j'allais sans fin vers la lumière Là vie avait un corps l'espoir tendait sa voile Le sommeil ruisselait de rêves et la nuit Promettait à l'aurore des regards confiants Les rayons de tes bras entrouvraient le brouillard Ta bouche était mouillée des premières rosées Le repos ébloui remplaçait la fatigue Et j'adorais l'amour comme à mes premiers jours.
Les champs sont labourés les usines rayonnent Et le blé fait son nid dans une boule énorme La moisson la vendange ont des témoins sans nombre Rien n'est simple ni singulier La mer est dans les yeux du ciel ou de la nuit La forêt donne aux arbres la sécurité Et les murs des maisons ont une peau commune Et les routes toujours se croisent. Les hommes sont faits pour s'entendre Pour se comprendre pour s'aimer Ont des enfants qui deviendront pères des hommes Ont des enfants sans feu ni lieu Qui réinventeront les hommes Et la nature et leur patrie Celle de tous les hommes Celle de tous les temps.
elric26 Bisounours enragé
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Sujet: Re: Menuets, sonates et contes inachevés du barde Tyrlenba. Ven 15 Jan - 17:04
La colère et l'amertume, voilà ce que je sais et ressens à présent, le village en est emprunt, comme émotions remémorées d'un passé à jamais suspendu entre ici et ailleurs.
Bien qu'ayant posé ma besace en cette terre, le village tend à peser sur mon halfeninitude même... Je me suis surpris à ne plus lancer de sublime réparties à certains nouveaux arrivants déjà vainqueurs en Eternelle Neige, emplis de leur certitude...
Habituellement la répartie semble si simple, ils sont si emplis de leur suffisance de néophyte, mais j'avoue que celà même ne m'amuse guère plus. J'ai entamé une note et une ouverture sur un chapitre dédié aux vents, pourtant les croches et dièses se dérobent à ma plume, je ne sais comment ou pourquoi, la mélancolie d'ici gagne doucement tendrement et terriblement mon propre coeur.
L'un de mes informateurs m'abreuve d'éléments concernant Embria, il semble que la querelle de clochets prévue entre Celestia et Lomidar se déplace vers la supposée neutre Cité portuaire. Rien d'étonnant à cela à la vue des égos qui s'y sont posés.
Mirillia tu ne peux savoir combien ta peau de satin me manque cruellement, ici sous les étoiles d'une voute qui n'est plus celle de mon pays. Je suis invité d'ici peu à une glorification épique des émotions, sans nul doute y verrons nous mis en exergue la bravoure, la beauté, la gloire et tout son cortège fabuleux de superlatifs supralatifs et soporifiques.
Il est du genre commun que de mettre en avant ce que l'on détient : richesse à défaut de conscience, une personne chérie à défaut de confiance en soi, ou encore du pouvoir sur les autres à défaut de valeurs personnelles...
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Sujet: Re: Menuets, sonates et contes inachevés du barde Tyrlenba.
Menuets, sonates et contes inachevés du barde Tyrlenba.