Le 8, mois d’Hammer, 98ième Hiver profond.J’ai toujours écris quelques récits et chansons pour moi-même, mais si cette fois-ci je prends la plume c’est pour raconter l’histoire terrifiante de ma sœur Zenra. Voilà maintenant plusieurs semaines qu’elle souffre d’une fièvre terrible résistante à tout remède et soins des guérisseurs d’Evereska. La peur de la perdre me gagne chaque jour un peu plus.
Depuis toute petite Zenra possède une affinité pour la magie qui dépasse le commun des elfes de lune. Depuis quelques années elle arrive à réaliser des tours de magie sans même avoir ouvert un quelconque livre ! Ce phénomène me fascine, et tous les soirs elle me montrait ses tours et j’essayais en vain de les reproduire. Mais depuis quelques semaines, j’ai le pressentiment que c’est cette affinité qui est en train de la faire souffrir… voire de la tuer.
Je me suis alors plongé dans les livres, moi, qui passais la plus grande partie de mon temps à vagabonder parmi les elfes frivoles autour de chants endiablés du lac Lindaloen. J’ai commencer à étudier la magie, mais c’est plus compliqué que ce que je pensais… comment Zenra peut connaître autant de chose de manière innée ?
La toile… l’invocation… l’abjuration… la transmutation… il faut que je me familiarise au plus vite avec tout cela, et que je trouve une solution avant que son état empire.
Fièvres… sueurs… rêves étranges… même son langage semble parfois se confondre avec du Draconique… comment est-ce possible…
Le 12, mois d’Alturiak, 98ième Griffe du FroidJe ne peux nier que souvent j’ai ressenti une once de jalousie envers ses dons. Mais là, j’hésite entre prier de tout mon être Corellon et continuer mes recherches. Il semble que des choses poussent sous la peau de Zenra… des choses pointues et brillantes… ces choses percent sa peau petit à petit. Elle souffre atrocement, mais elle semble ne pas lutter. Elle m’a dit que son sang l’appelait. Que son sang allait révéler une part de notre héritage. Mais quel héritage ? Y survivra-t-elle ?
J’ai fais des recherche de ce coté. En effet, certain ouvrages d’Alister semble indiquer qu’il existe certains humanoïdes naissant avec des affinités hors normes pour la magie. Ce serait selon sa thèse, des descendants de créatures magiques, voire diaboliques. Brrr… rien que l’idée que ma sœur, non que nous pouvons avoir un Lémure comme ancêtre m’hérisse le poil ! Surtout après avoir vu une représentation assez détaillée de ces monstruosités dans un codex…
Mes recherches avances. J’ai compris les bases du fondement de la magie. Tout serait donc lié intiment par cette toile, œuvre de Mystra. Mais jusqu’où va son pouvoir ? Est-elle suffisamment puissante pour altérer la forme de ma sœur et la faire évoluer vers un état supérieur ?
Le 29, mois de Ches, 98ième Griffe des soleils couchantsJe suis soulagé. Ma sœur va mieux… enfin si l’on peut dire. La voilà maintenant recouverte de fines écailles se confondant avec sa peau argentée. Nos parents la garde à la maison afin d’éviter tout scandale en Evereska. Elle semble seraine et heureuse de ce qui lui arrive. Selon elle, il s’agirait d’une bénédiction des Dragons d’argent d’antant. Comment tel prodige peut-il exister ? J’étais fasciné par sa métamorphose, et surtout heureux qu’elle soit saine et sauve, mais je voyais dans les yeux de mes parents qu’il y avait crainte et doutes. Mes soupçons se révélèrent exacts lorsque nous déménagions pour habiter en bordure de la citée dans un petit village, loin de la foule.
Je voulais en savoir plus. Si nous avions vraiment un ancêtre magique, je devrais avoir hérité de ces dons tout comme elle. Mais pourquoi se sont-ils manifestés chez elle et non chez moi ? Malgré ma jalousie modérée je ne peux m’empêcher de lâcher ma curiosité au milieu de l’immense bibliothèque de la cité. L’étude de la toile me passionnait, et je dois continuer à l’étudier, la comprendre, la maîtriser.
Le 17, mois de Flamerule, 105ième montée de l’EtéIl pleut… quelle temps mausade… tellement que j’ai ressorti ce vieux journal. Sept ans que je ne l’avais ouvert. Depuis mes journées sont devenu une succession d’habitudes sans pour autant se ressembler. Je passe mes matinées en cours à l’académie d’Evereska, travaillant toujours sur mes connaissances de la toile. Je maîtrise le draconique grâce au Quessir Selernor, qui est devenu ma seconde langue principale à force d’avoir les yeux rivés sur mes grimoires. J’ai commencé également l’apprentissage de l’igné et du terreux pour mes spécialisations. Je soupçonne que les résidus magiques endormis dans le sang de ma sœur ont provoqué un succession d’entrelacements de la toile de façon extrêmement minutieuse, et influant de manière permanente sur la matière. Il me faut donc mieux comprendre ce lien subtil entre la matière et la toile. C’est par l’étude de la transmutation que je pense avoir une partie de mes réponses, le terreux est extrêmement présent dans ce type de grimoire.
Zenra évolue à une vitesse incroyable. Ses écailles s’épaississent chaque année, de plus elle parvient à créer un souffle glacial sur plusieurs mètres. J’étais focalisé sur les liens de la transmutation, mais depuis cet évènement j’ai orienté mes recherches sur l’école d’évocation. La maîtrise des forces environnante peut, je suppose, m’aider à contrôler d’une manière différente la toile. Le nombre important de sort faisant appel à l’élément du feu m’incite à me plonger dans la langue igneuse, mais j’avoue parfois avoir l’impression de trop m’éparpiller dans ma tête avec tout cela… j’ai parfois l’impression que tout une vie ne suffirait à décrire tous les mystères de ce monde.
Après les exercices habituels de début d’après midi, je passe la plus grande partie de mes soirée à chanter avec les jolies elfes du lac Lindaloen… le corps nu d’Enolya est si élégant, je ne pourrais m’empêcher de le délecter du regard toute une nuit ! J’ai esquissé quelques croquis d’elle, mais le temps me manque pour me consacrer pleinement à deux arts. Ma priorité reste le développement de mes pouvoirs.
Le 4, mois de Mirtul, 107ième FontePlus les années passent, plus je me dis que cet « Harptos » (créateur du Calendrier actuel) s’est vraiment pas foulé pour trouver des surnoms à ses mois… la fonte, forcément, rares sont encore les quelques boules de neige persistantes.
La semaine dernière, j’ai pu effectuer mon premier « vrai » rituel. J’ai pu me lié avec un familier. Je l’ai rencontré par hasard dans la forêt oubliée, près des marais de Chélimbre, quand je m’aperçu qu’une petite créature ailée me suivait. Un pseudo dragon. Un sentiment étrange m’envahissait lorsque cette créature s’approchait de moi. Comme un sentiment de familiarité. Ces petite créatures sont d’un naturel sournois et farceur, mais je pouvais déceler dans son regard malicieux qu’il se plaisait à m’observer et étudier mes réaction. Quelque chose nous poussait vraisemblablement l’un vers l’autre. Il se mit à mer parler par une méthode semblable à la télépathie. Par Halani Celanil, je me demandais qui était le plus vicieux et taquin l’un de l’autre ! Je lui donnais mon accord pour qu’elle me suive, et la créature m’observa plusieurs jours, venant se coucher contre moi pendant mes rêveries, poussant un léger ronronnement que je me plaisais à prendre comme un compliment.
Ces créatures malgrés leurs 30cm de longueur ont un estomac impresionnant. Il semble ne jamais se lasser de mon attention, et me fait clairement comprendre quand je ne m’occupe pas assez de lui… ce qui m’a valu quelque désagrément avec certaines demoiselles… cette créature m’est tout sauf utile, c’est peu de le dire… mais bon sang qu’on rigole !
Avec son accord nous avons accompli le rituel dans la forêt oubliée, liant à jamais nos corps et nos âmes, pour la vie.
Depuis cette expérience, nous ne nous séparons plus. Nous avons chacun de nouvelles perceptions qui nous lient chaque jour d’avantage. De plus j’apprends beaucoup grâce à lui sur les principes et religions draconique. Il m’a même initié aux dogmes de Hlal, déesse Farceuse draconique. Qui aurait pu croire qu’un dragon pourrait être farceur ?
Le 19, mois de Hammer, 109ième Hiver profondJe m’ennui… il me reste encore beaucoup à apprendre, et malgré les quelques liens que je semble rensentir à la présence d’une créature draconique, aucun dons autre que ceux que j’ai appris au prix d’un travail acharné ne s’est manifesté. Je ne perds pas espoir… « laisse aller ton inspiration » disait Zenra. Nous verrons. Mais pas ici. Elle a quittée les terres de l’Anauroch l’été dernier au mois d’Eleasias. En sa mémoire, j’ai décidé de baptiser mon pseudo-dragon ainsi. Cela lui plait, et l’idée de partir vers d’autres horizons également. Nous partirons vers l’Ouest, changer d’air, de paysage, de gens, et trouver d’autre connaissances, appronfondir mes recherches… car encore aujourd’hui je suis sûr, certain que je peux encore émuler mon sang. De manière naturelle peut-être pas, mais par les artifices de la transmutation je me plais à croire que je pourrai altérer la matière et mon corps en ce sens.
Sources des images : cf liens