Allegra Magdalena di Manzinihttp://www.deezer.com/listen-560006
Sexe : F
Age : 18 ans
Taille : Plutôt grande
Poids : Elancée
Classe : Guerrier/Roublard
Alignement : Chaotique neutre
Race : Humaine
Description physique :Une jeune femme au port altier, au regard assuré et curieux, et au sourire ambigu. Son teint resté plutôt pâle dénote une origine aisée, voire aristocratique.
Elle affectionne les tenues d'escrime de la meilleure façon qu'elle puisse s'offrir, et ses longs cheveux noirs sont souvent attachés en catogan par un noeud de velours assorti à ses vêtements.
Une rapière bat souvent à son côté au rythme de sa démarche souple et de ses réactions imprévisibles.
Caractère :Allegra est la digne fille de son père : scandaleuse et imprévisible. Comme une pièce jetée en l'air, on ne sait pas vraiment sur quelle face elle va retomber.
Pile, la Demoiselle di Manzini à l'éducation raffinée, instruite dans l'art familial du négoce, jeune noble courtoise et généreuse, mondaine et souriante, aux tenues raffinées et coûteuses, mais dont l'affection pour les tenues masculines, d'escrime principalement, fait tout de même hausser un sourcil.
Face, la fille du Condottiere, qui a grandi protégée par les mercenaires de son père et en a appris l'art de l'intrigue, de nombreux tours douteux pour compenser sa faiblesse physique relative, et au moins autant de jurons imagés. La fille du Bottier, qui ne se sent vivre que la rapière en main et a appris l'escrime avec les meilleurs, mais sans pouvoir aller aussi loin qu'elle l'aurait voulu, faute d'avoir été un homme. Et que cette injustice rend folle de rage, une colère prête à exploser sans retenue à la moindre contrariété.
Et le plus souvent sur la tranche, à la limite entre les deux... au désespoir de ses gardiens, sauf son cher ami et chaperon improvisé Virago, qui la connaît assez bien pour l'empêcher de faire la plupart des sottises qui pourraient lui passer par la tête.
Vis à vis de son cousin, Allegra éprouve un mélange d'amour familial, presque fraternel, et de jalousie maladive envers le mâle de la famille, celui qui ose ce qu'elle n'ose, plus insouciant qu'elle encore, la forçant à se montrer raisonnable par compensation, celui qui a réussi à s'approprier les secrets du Bottier... sans que ce dernier ne lui en tienne vraiment rigueur.
Mais gare à qui le touche, elle seule aurait ce privilège s'il lui venait un jour l'envie de l'exercer! La vengeance est un plat qui se savoure mieux réchauffé, et la Vendetta est un art familial soigneusement cultivé.
Bartolomeo et Allegra
Manzini ose et rit (devise familiale)Je me nomme Allegra Magdalena di Manzini.
Je suis la fille d'Umberto di Manzini, "le bottier", le mouton noir de la famille (bien que mon cher cousin Bartolomeo lui dispute ce titre prestigieux, et moi alors ?), le... condottiere di Manzini.
Hm, peut-être sommes-nous trop loin de la Sérénissima, la Cité des Splendeurs qui nous a vu naître, pour que ces mots aient pour vous la moindre signification, je vais donc expliciter.
Les di Manzini sont une des éminentes familles nobles d'Eauprofonde, riches à crever comme il se doit, avec tout ce que cela implique de droits, devoirs, faste et autres scandales.
La lignée remonte à Vator Manzini, peintre de grand talent, dont la renommée dépasse même les murs de la cité, ce qui n'est pas un mince exploit et lui valut, dit-on, la faveur des dieux, et donc un véritable titre de noblesse, de droit divin direct, parfaitement. Voilà pour la caution artistique, le sang bleu à l'odeur de pigments de lapis lazulis, et l'origine de notre aisance.
L'arrogante opulence, elle, remonte à moins loin, à l'audacieux explorateur et négociant redoutable Jacopo di Manzini, qui établit une route commerciale maritime avec la contrée d'Everneige, là où, dit-on, le lait et le miel coulent à flot dans les rues de cités d'or massif... Je ne sais pas encore si de telles cités existent, mais en tout cas, entre les échanges de produits exotiques et le négoce des oeuvres d'art les plus raffinées des deux continents, on peut dire que de véritables fleuves d'or ont trouvé leur source entre les mains des di Manzini de la branche maîtresse (attention, attention, ne confondez surtout pas avec les di Manzini de Padhiver, qui ne sont "que" riches, là où la branche d'Eauprofonde peut se permettre d'être "excentrique" -terme poli-, sans que personne n'ose y redire tant grande est leur richesse. Et encore, comparés à certaines autres familles, nous sommes des crève la faim. Et des enfants meurent réellement de faim dans les caniveaux à deux pas de nos palais, Cité des Splendeurs, vraiment... mais je m'égare).
Grâce aux dieux, mon père n'est pas l'aîné de sa génération, aussi, c'est mon oncle qui gère le plus gros des affaires familiales, laissant à ses frères les rentes de nos terres, et la voie des armes ou de l'église pour s'occuper les mains.
Mon cher oncle s'est également commis un héritier, mais j'y reviendrai plus tard.
Père fut donc celui qui embrassa la carrière des armes. Fin bretteur depuis son plus jeune âge, sa renommée ne cessa de grandir. Mais la rigueur des armées officielles l'ennuyait profondément (qui pourrait lui en vouloir de ne pas apprécier un carcan de plus, nous en sommes déjà abondamment pourvus...), comme les récits de quelques joyeuses frasques que j'ai pu entendre dans les couloirs feutrés des salons d'Eauprofonde le prouvaient bien. Aussi il quitta son poste d'officier de complaisance dès son mariage avec la délicieuse Maria di Angelo, un coup d'audace en soi, un mariage d'amour avec menace d'enlèvement chevaleresque si les parents ne donnaient pas leur accord, rien que ça. Mais on ne refuse pas la main de sa fille à un di Manzini, même un cadet indiscipliné menaçant d'être la source de bien des scandales. Ca donne des sujets de conversation dans les boudoirs de ces dames.
Cependant, une fois les festivités tombées dans l'oubli, l'ennui le prit à la gorge. Que faire, lorsqu'on ne sait guère que commettre des épigrammes et manier la rapière de façon prodigieuse ? Deux choses.
D'une part, affiner, encore et encore, sa technique, développer un style, ou des bottes secrètes propres à laisser votre adversaire sans voix (et sans arme, et sans vie... et à ponctuer d'un bon mot, évidemment), qui pourront un jour porter votre nom, comme la fameuse botte de Nevers. En quelques duels, sa renommée sulfureuse ne fut plus à faire, ni son amusement. Car mon père maîtrise à la perfection rien moins que quatre passes dont il garde jalousement le secret, et qui lui ont valu son surnom de "bottier".
Et d'autre part, se faire condottiere, c'est à dire monter une compagnie mercenaire d'une taille et d'une réputation suffisantes pour pouvoir se mettre au service de riches employeurs, en tant que corps d'armée supplémentaire le temps d'une campagne contre les orcs, ou quelque seigneur rival... Là aussi, la gloire et l'or coulent à flot, même s'il laisse volontiers le second à ses hommes, se "contentant" des terres qui servent parfois de paiement, sauf lorsqu'il souhaite doter l'un de ses officiers.
Duelliste et condottiere, vous vous doutez bien que Père avait largement de quoi faire jaser les seigneurs d'Eauprofonde, cancaner leurs femmes, et donner des bouffées de chaleur à ces demoiselles. Tas de gueuses, vous auriez bien aimé qu'il s'adonne à la luxure en plus des armes, de la boisson, et d'un langage fleuri peu digne de son rang !
Pas de chance, mère et sa rapière sont ses seules passions, auxquelles il fallut un jour rajouter sa seule héritière, moi. Contentez-vous de pouffer lorsque mon cousin passe, il n'est pas encore marié, lui, et s'applique à avoir aussi mauvaise réputation que Père, qu'il idolâtre, au grand désespoir de mon oncle.
La fille du CondottiereUne fois la déception passée d'avoir engendré une fille (mère fut, par contre, assez soulagée... quelques années), Père s'appliqua à me faire donner la meilleure éducation possible pour une demoiselle de mon rang, visant peut-être à l'origine un mariage avec Bartolomeo, héritier de la famille de deux ans mon aîné. Mais mon oncle avait d'autres ambitions pour son héritier, grâce aux Dieux. Le pauvre homme, il doit être bien déçu.
J'appris donc tout ce qu'une demoiselle bien née destinée à devenir un beau parti (et une belle dot...) doit savoir, lecture, écriture, diction, maintien, cancans, musique, peinture (en l'honneur de Vator), broderie (horreur !), et, père souhaitant que son héritière "sache se défendre" honorablement, quelques rudiments d'escrime.
Des rudiments ! Rien que d'y penser, j'enrage, même si bien des bretteurs aimeraient connaître la moitié de ces rudiments. Qui décréta un jour qu'il était scandaleux qu'une demoiselle de noble lignée sache se battre correctement, maîtrise des passes d'armes évoluées, se batte en duel ou prenne la tête d'une armée à louer ?
Rha, que ne suis-je née homme, la vie me serait plus simple et mes ambitions plus accessibles !
Ambitions à la fois fort simples, et fort compliquées du simple fait de mon sexe : je ne désire rien de plus, depuis ma plus tendre enfance, que de marcher sur les traces de mon père, la liberté au bout de ma lame. Ha, jeter les convenances au caniveau, être bretteuse, condottiere moi-même qui sait, au lieu de quoi ? Rester cloitrée dans des boudoirs meublés d'ébène et de satin, à échanger des niaiseries avec de "chères amies" qui ne se gênent jamais pour médire dans votre dos au moindre sourire à un jeune homme, jusqu'à prendre ce teint pâle à reflets vaguement verdâtres qui est le seul autorisé aux femmes de la noblesse ?
Épouser un de ces nombreux prétendants qui ne désirent en fait que se lier aux di Manzini, mettre leur mains avides dans leurs richesses, et surtout, en tant que gendre, partager le secret des bottes de mon père ? Peuh !
Sérieusement, messieurs, à part, le temps d'une danse, et encore faut-il être plus habile et audacieux que la plupart d'entre vous ne le serez jamais, me procurer quelque ivresse bien pâle en regard de celle que procure la danse de l'acier, rapière et main gauche dessinant des arabesques dans l'air comme des jupons rythmant la valse, vous ne m'inspirez pas grand chose.
Et je vous vois venir, les dindes qui vous servent de fiancées non plus. Mauvais esprit, va.
Heureusement, la plupart des hommes de Père sont faciles à amadouer, tant qu'il s'agit d'apprendre des choses utiles mais pas de mon rang, ou, pour mon cher ami Virago, fils de chambrière devenu un des hommes de confiance de Père et qui veillait déjà sur mon berceau du haut de ses 5 ans, de grimper sur les robustes épaules léguées par ses ascendants orcs pour aller courir les quartiers où les jeunes nobles vont s'encanailler, déguisée en jouvenceau !
Hé, ce n'est pas en brodant des fleurs idiotes qu'on apprend à utiliser des épingles d'une autre sorte pour ouvrir une porte qui ose s'interposer entre moi et une promenade au clair de lune !
C'est pratique pour ouvrir bien des choses, d'ailleurs. Y compris les tiroirs secrets du bureau de Père.
[A suivre...]