Memento d'un prêtre

Je souris oui je souris tristement, chose étonnante et surprenante… Mais comment ne pas sourire face à ceux qui simplement survivent, et ceux qui agissent si loin de cet état. Oui je souris regardant les frasques d’âmes pseudo désirantes de bien pour le plus grand nombre…

Comme cela restera une étonnante chose, le plus de mots le moins de réalité d’altruisme. Et Tyr, que ceux qui parlent n’actent pas dans le même sens, cela demeure une réalité, devrais-je dire normalité… Pouvoir à défaut de pouvoir soi-même, comme cela demeure commun, mais souvent l’on accole sens et commun…

Je souris en rencontrant des âmes errantes ou pas, puis par moment en actes elles actent le fait que l’on puisse être juste et altruiste. Cela me donne espoir, pour autant que fais-je de cela ? Je n’en garde aucun de leur espoir, car je suis mort avec Myshella.

Le plus surprenant fut la question de ce petit diamant Alyss, « êtes-vous en paix ? », je me souviens encore de ce questionnement de ce petit bout de jeune femme. La limite de mes capacités à la rassurer venait de tomber, car bien que jeune elle parvient sans doute à voir les doutes et ombres qui s’imposent souvent à moi.

Embria fut défendue, à défaut de sauvée, peut on nommer sauver cet immonde champs de bataille, corps pêle-mêle… L’Union aura marqué la tentative de se liguer contre un ennemi, pou autant l’ennemi visait Embria en un premier temps.

Celestia, Le Sage Peuple et étonnamment les bouchers de Lomidar ont donc pris les armes, se sont ralliés sous une unicité… J’ai vu des amis celestins tomber, du sang payé au prix fort de leur propre vie en ce terrible jour.

Lorsque l’on voit qu’à peine le sang devenu tiède sur les lames et le temps des larmes venues, déjà les doléances et prise de position débutèrent… Les morts eux n’eurent plus l’occasion de regarder les querelles des vivants…

Certaines logiques me dépassent sans doute, la seule inhérente étant que le sang demeure rouge la plupart du temps. Il reste que le concept d’unité reste et restera une réalité pour au moins un temps. Quelques fois j’en arrive à penser que la division, le chaos par extension, celui en un individu puis étendu et projeté au plus grand nombre, cela est la nature moyenne des êtres vivants.

Sans doute un souvenir ancien d’un état primaire ou primal. Ne suffit que de constater les dissensions revenues, arrogances et egos mis de coté en tant de nécessité mais chasser le naturel, il …

Je ne me pose pas en parangon étant mois même plus que faillible, toutefois une vie vaut sans doute plus qu’un bout de rocher ou encore un insigne doré sur un uniforme…

Valeur de la vie.

A en regarder ou écouter encore, la valeur d’une vie peut passer du dérisoire jusqu’au contenu de plusieurs châteaux… Châteaux de cartes, autant de lames à abattre. Pourtant la Justice et la justesse n’ont pas de valeur marchande, tout au moins aux yeux de Tyr.

Que certains mettent en balance leur uniforme ou leur statut et pensent en cela que le poids de leur âme vaut plus, cela n’a rien de nouveau au fond.

Bien que je haïsse les drows , je laisserais une place à un procès juste et équitable à cette engeance. En y réfléchissant l’important n’est il pas plus ce que nous faisons plutôt que ce que nous sommes. J’ai rencontré des personnes qui ont connu les ombres, les ont flattées adorées et s’y sont perdues.

Mais elles ont eu la force morale de revenir de ces ténèbres. Devons-nous, alors juger sur la forme ou plutôt sur les actes ? Croiser un nécromant d’où émane une perdition de l’âme et du corps, serait-ce justice que de mettre fin à son existence, la voie de la justice n’est elle pas de donner une seconde chance à une âme en tourments…

La Loi se veut au-delà du Mal et du Bien, elle est Loi éternelle absolue, mais la circonstance n’est elle pas atténuante ? Une femme me posa la question suivante :

« Jugeriez-vous de la même manière une mère volant pour nourrir sa progéniture qu’un brigand agissant par nature et pour sa richesse ? »

Si l’on se réfère à la Loi, l’acte est le même opposé à la réglementation, la considération est une variable d’écart. Pourtant l’acte dans ce cas n’est pas fondé sur le même poids et la même mesure. Cette même personne eut une réflexion édifiante : sans sens humain un golem connaissant les lois pourrait facilement remplacer un juge…

Juger n’est pas une chose aisée, en aucune façon, car la subjectivité et le cœur qui bat en soi forcent systématiquement la raison. Je suis pour le pardon et accorder une autre chance, il suffit d’avoir rencontré l’ami Blanc par exemple et considérer que la rédemption est possible.

Au-delà comment juger une bête ou encore une créature douée de raison mais élevée dans une référence de traitrise ou de malignité tels les drows. Malgré tout là loi se doit de protéger le sens commun face à l’individu qui menace la société.

Mais alors un drow est il plus dangereux qu’un prêtre qui mène une cité à sa perte et cela sous couvert d’une foi qu’il juge juste ?

Nuaoaé

Je frémis en repensant à ce don que cette jeune fleur a partagé avec moi. Quelle folie de croire en nos émotions en notre cœur … Et pourtant elle était si déterminée, si courageuse, si frêle autant taisant une chaîne à l’âme elle qui connut des entraves en acier.

Comment ne pas pardonner, comment ne pas admettre que l’on puisse agir par Nécessité… S’il fallait un autre exemple qui montre que nous devons considérer qu’entre la règle et les actes il y a un écart, un espace de liberté peut être celui que les dieux nous ont donné : le libre arbitre.

Je revois sa silhouette, incarnation de tristesse et de secrets de ceux qui pèsent, de ces blessures qui marquent une existence… Je n’ai pu que comprendre, écouter, tenter de faire appel à ce domaine contre lequel je lutte sans cesse : émotions…

Elle possède à présent ce bout de mon histoire, ces pages qui témoignent de ce que fut un jeune demi-elfe. Aimer dit on porte vers la lumière, mais ce verbe est synonyme d’ombres et Tyr seul sait j’aurais tant désiré me perdre en ces ténèbres, aimer porte un nom Myshella, aimer n’est plus qu’un synonyme de deuil.

Cela vaut il la peine d’ouvrir le seuil du palpitant ? La perte n’en n’est plus vertigineuse et la chute abyssale. Et pourtant il existe tant de compassion en moi, c’est une qualité nécessaire pour avancer vers un idéal de Bien. Je ne garde seulement aucun espoir pour moi, la Foi et le Devoir suffisent, me suffisent …

Pourtant en écrivant ces pages, en repensant à cette jeune barde ou encore à Alyss, pourquoi cette certitude, cette conviction me semblent si vides de sens à présent. Est-ce de la lâcheté derrière laquelle je me cache ou est ce seulement de l’altruisme ?

Je n’ose pas vraiment remettre en cause ce rempart, je ne revois que les deux lames que je porte, un visage le sien, le choc des épées, les pleurs du Père, le fracas d’acier contre elle, en elle en son sein… N’est ce pas suffisant pour être certain qu’un cœur peut mourir …

Pourtant Nua, tu sembles avoir raison ... je veillerai sur toi tout autant que j'ai tant à apprendre par toi...

Doucement la scène sembla comme accélérer, il me semblait avancer au sein d’un brouillard, la vitesse de mon déplacement devenant vertigineuse. Je semblais pourtant être présent mais la vision semblait celle d’une tierce personne.

Une avancée encore, je reconnus un temple, puis une rue, le château et je sus, je sus où j’allais, j’exultais, j’allais en elle la retrouver, tout le reste n’était alors qu’un songe, rien n’avait plus d’importance.

Enfin la porte, dernière barrière s’ouvrit, enfin, encore un pas avancer, mon cœur sembla exploser : elle était là mon amour Myshella. Je marquais une pause observant sa magnifique silhouette, ses formes galbées, sa chevelure d’un noir jais parée d’un délicat diadème. Une robe surlignait la perfection de ses formes ; hanches parfaites et générosité de son corps appelant à la volupté.

Elle semblait ne pas avoir conscience de ma présence, moi qui n’appelais qu’une fois encore à serrer son corps contre le mien fèbrile, moi qui n’étais plus qu’une moitié d’être loin de ses bras. J’avançais, mon esprit se limitant à elle, à son image, à cette envie, cette passions, ces émotions enfin retrouvées.

Enfin, je me retrouvais si proche d’elle, je pouvais sentir la présence de sa peau, son aura ténèbreuse et si voluptueuse, l’éminente sensualité émanant de cet être que je désirais tant. Je restais comme figé ne désirant que sentir son corps contre le mien.

Elle sembla frémir, sa peau si douce ébène et eden de mes envies, monts de nos plaisirs passés, ce territoire qui fut mon monde mon havre et le seul âtre de mon cœur. Sans se retourner elle effleura mon torse et j’entendis une voix, étrange écho que je ne reconnus pas :

Dans mon cœur endolori qui saigne,
J’ai mis une grande sanglante haine
Où j’ai écrit pour les curieux visiteurs
Qui cherchent à conquérir mon cœur
Donblas à jamais détient clé de porte !
Que le vent et le temps Tyr emporte !
Loin de mon cœur et de mon âme vampire,
Loin de mon plus grand sombre empire.

Donblas si tu oses entrer dans mon cœur,
Tu entendras des cris de noire terreur
Et la porte se ferma à ta lumière née
Puisque mon prince a réveillé ma plaie
Celle qui est plus profonde que la mort
Et ouverte tel un enfer sur mon corps
Tu t’impatiente devant mon âme harassée
Toi mon propre amour le seul du passé

Désormais, je ne reconnais aucun homme,
Tellement ce flot saigne reliquat d’âme
Alors que pour la gloire je fus damnée
Et j’étais même un modèle de naïveté ;
Plus maintenant, prends garde à toi,
Dans mon cœur où le sang est roi ,
Il est le seul plaisir dont j’ai envie ,
Et je n’ai envie ni d’amoureux ni d’amis
Je n’ai plus de pitié ni la foi en personne
Je n’ai que des étranges mots qui sonnent
Comme sang, vengeance et insatiable mort,
Des mots qui accrocheront sur ton corps,
Des crocs cannibales, suçant ton sang
Et tu serais bien dominé et frémissant
Sous l’extase de ma morsure de démon
Mais Donblas, toi possèdes le pardon.

L’image devint évanescente, une brume opaque entrant en dansant au sein de la scène, Myshella sembla entrer dans les ombres, je désirais tant la suivre, mon amour, ma reine des ténèbres.

- Ta voix restera mon amour mais ta voix prend l’autre sente, elle inclina loin de nous, loin de ce qui fut de l’amour mon roi de cœur.

Je vis une dèrniere image, terrible, fascinante d’horreur, âme damnée visage déformé par une haine, ombre de l’amour, haine terrible et dévorante :

La scène sembla comme refluer, je sentis ma forme comme soulevée, un halot tendre et lumineux tendant ses volutes et caressant mon corps…

Tout se brouilla, je me réveillais en sueur et en larmes.

*Donb regarde la page contemplant l'ecrit repensant à une certaine jeune femme portant chapeau*

Je traîne derrière moi un lourd manteau de doutes,
La pesanteur cruelle aime à me voir courbé.
Et quand je lève les yeux pour retrouver ma route
Une molle lassitude geint sur mon front figé.

Malgré tout, je m'avance, et chacun de mes pas
Me conduisent vers toi, comme à un échafaud,
Je sais qu'à ce moment les voix ne manqueront pas

De harceler mon âme jusque dans mon cerveau.

- Pas de répit, pas de pitié, tu es perdu !
Ce n'était pas la peine et tu l'as toujours su ! -
Chancelant d'un pas ivre, je me force et me traîne.

Et quand j'arrive à toi, un léger vent m'élève,
Un sourire de toi m'accorde enfin une trêve,
Ta douceur s'insinue jusqu'au flot de mes veines.

(texte adapté d'un ami poète M C Eynard)

(j(apprecierais une mini anime dm pour savoir si je continue ce pj merci)

- Père pardonne moi car je suis faible….

C’est en ces mots que Donblas débuta sa méditation, gestes et paroles qui étaient dévolues au Haut Juste. Le Prêtre regarda la lueur non loin, cœur de Celestia, il posa un regard mélancolique sur le centre de la Cité. Puis ils parla doucement comme si elle avait été présente :

- Myshella, tu me manques tant, je me souviens de tous ces moments où je posais mon cœur contre le tien. Tu avais cette capacité à répondre à mes doutes.

Le temps continue sa route, je constate que ma place n’est pas si palpable… Coincé que je suis entre deux cultures, donnant l’image autoritaire sans doute celle qu’ils attendent d’un Prêtre de Tyr, Gardien de la Foi et Conseiller.

Myshella, si tu voyais ce que je suis devenu, compromission, et idéal ou utopie oubliés, Tyr merci et tristement tu ne poses plus ton regard sur ce qu’est devenu Donblas. Je me sens triste pantin sans aucune réalité…

Le temps est loin de l’envie et de la fougue, j’ai cru comprendre que les actes importent en ces terres. Actes qui peuvent décider sur un bout de bureau un châtiment allant à la mort. Le Chaos règne ici Myshella,

Un Chaos qui n’apporte même pas la sensation de liberté, comme toi la chérissais, non, un chaos différencié en fonction du grade, de la pseudo expérience ou encore de la capacité à être capable de mettre plus bas autrui.

Et tu m’aurais dit :

- Donby, arrêtes de te projeter en eux !!! ils sont versatiles et leur piètre espérance de vie les force à agir
Je sais une chose au moins Myshella, le manque terrible en moi pour toi. Je lâcherais ces terres, le peu que je suis pour retrouver tes bras. Là je demeure las de ces conflits, j’ai réussi malgré moi à mettre en position difficile une Dame de Diplomatie. Une de ces âmes qui cherchent la vérité, chose qui est le ciment de ce que Tyr nous donne.

Je suis là et las Myshella des querelles intestines de ces gens, tu aurais agi rapidement devant l’outrage subi tel que je l’ai vécu. Moi je n’ai rien dit, tu aurais appelé cela faiblesse, je nomme cela compassion.

Car j’en ai toujours eu pour ceux que je nomme innocents, ceux qui sont dans ces terres les enfants d’Embria. Tant ont vécu la disparition de proches, la mort voire la faim… Comment accepter que la main tendue de la Loi et de l’aide ait été autant bafouée. Je n’ai pas de réponses, tout du moins d’autres en ont.

Je ne me souviens presque plus de nos temps heureux, car le gris m’entoure, un brouillard au sein duquel mon âme sombre. Mais je garde l’espoir Myshella, celui d’un fou peut être, il y a tant à faire dans ces terres et dans le laps de temps d’une vie.
Je tenterai de garder ce qui fait de moi un être droit, j’essaierai pourtant d’être moins obtus, moins extrémiste comme tu aimais me le dire en te moquant de ma rigidité psychologique. Au final les terres d’Eternelle Neige par des rencontres, des échanges, tout me rappelle que la vie est une chose précieuse, et le jugement est lui parfois relatif… Il reste tant à apprendre, à comprendre afin d’atteindre ce que je recherche : être impartial et juge juste.

Tu me manques souvent, en fait toujours, à chaque instant, reste un have où parfois je te rejoindrai, ce sera sans doute en songes. J'ai compris concernant les derniers événements que moi le premier j'agis par orgueil, chose qu'une certaine noble dame a tenté de me faire comprendre. Il reste beaucoup de chemin pour arriver à la sagesse....

Sver servu Querida

*Donblas reste au cœur de L’Eglise méditant*

Père était ce l’orgueil et seulement de l’arrogance qui m’a fait agir ? Etais-je à ce point aveugle et aveuglé par ma fierté ? Est-ce que c’était juste de la colère ou de la vengeance ?

Est-ce que j’ai pu à ce point me fourvoyer ? Au point de ne pas voir la réalité ? Avec le recul, pourtant des personnes m’ont mis en garde. Je n’arrivais pas à les écouter, les œillères trop présentes.

Vous nous avez toujours inculqué le Précepte de « Protéger les plus faibles qui ne le peuvent pas eux-mêmes ». Cela implique nécessairement d’écouter ces innocents qui choisissent en âme et cœur le sentier de la difficulté et de la dignité.

Cela implique aussi de comprendre quand la parole du nombre fait Foi et Loi. C’est cela aussi ce que nous autres tyristes défendons.

Nous sommes faillibles, mais nous avons souvent une autre chance, celle d’apprendre de nos erreurs. Souvent c’est dans la douleur que la Vérité apparaît claire et limpide enfin.

A présent je la vois si évidente, si lumineuse…

Myshella et toi Nua Maraya, votre absence me pèse tant. Tant à partager avec toi Nua, n’avions-nous pas donné l’échange d’amitié …

Je ne peux pas questionner la cité de l’Ombre, je n’ai aucun moyen de savoir ce qu’il advient de toi double d’amitié. Myshella hormis en songes, toi je t’ai perdue à jamais, c’était la chose à faire par devoir…

Pourtant je regrette tant tout ce que tu étais, ta présence, ton sublime corps, nos mots, ton sourire, ton caractère de feu. Parfois je sens ce gout, celui de la cendre, des tes cendres les tiennes chiyanel… Alors je me réfugie auprès de Tyr, bien que l’envie de partir continue, comme nous l’avions partagé ensemble : ne jamais baisser les bras, jamais se résoudre à devenir passif…

Myshella, tu dois ans doute voir de là haut les choses que j’ai fait, ou plutôt les non choses… Je te vois d’ici toi là haut, vociférer que j’ai écouté, j’ai beaucoup parlé, peu agi comme souvent…

Et pourtant, j’ai compris aussi, et je remercie une certaine dame qui va bientôt connaître ce qu’est de donner la vie. Ou encore un prénom de fleur qui sait taper et faire que je finis par agir…

Le mouton est un tendre animal, je laisse le loup à d’autre, j’espère que dans ce chemin, ce sentier, je parviendrai à être le lion noble et entendu.

*la plume semble s’arrêter*

Cela commença par une sensation comme une caresse connue et entendue. Je sentis mon cœur vibrer et je laissai ma conscience vaciller. Là et las en ces terres âpres vers ce Col stigmatisé par les frimas j’abandonnais une partie de moi…

Je scrutais mes ombres, celles qui sont et furent tellement miennes, je les nommais je les appelais si ardemment par et pour elle. Le temps arriva que de ressortir cette relique si précieuse, rose noire conservée, mon regard bleu pale se posa sur cette fleur, celle qu’elle avait cueillie pour moi nombre d’années auparavant. La rose demeure si symbolique dans son aspect et son enveloppe : une beauté complexe et délicate, le cœur pistils étant caché à qui ne sait attendre sa maturité… Tout en cette beauté archaïque conservée par mes soins me rappelait ce qu’elle était pour moi, elle Myshella…

Je défis mon armure, cette plaque carapace entre le monde et moi, barrière entre la Foi et le genre profond de ce que l’on est. Je sentis la caresse du vent, si loin si proche si glacial et pourtant si vivant sur ma peau…

Je défis mon armure, cette sensation de vivre pour le dogme, barrière de Foi entre ma vie et moi, si loin si proche pour autant. Je relus de tendres et passionnés mots, ces lettres entre elle et moi, conservées comme d’infinis trésors. Je relus cette ébauche de texte d’une époque révolue où j’avais encore le luxe d’être une âme libre et insouciante :

Un demi-elfe, pèlerin sur la longue route du bonheur.
Laissons un peu de coté la jungle de la vie, espérer, partager, au bout du chemin, aimer.
Lointain voyageur, je n'ai eu de cesse que de progresser
Lointain pèlerin, beaucoup de routes à moi s'offraient.
Lointain mon coeur, tant de doute à voir que pour exister,
Lointaine mon âme, si peu de temps, tant à réaliser.

A présent, d'un rêve éveillé, prendre la voie celle risquée,
A présent, un regard sur soi posé, un autre obscure sentier,
A présent, aller vers soi, lâcher prise, cicatrices refermées
A présent, entendre que vivre sans aimer n'est pas exister.

Mon regard se perdit sur les lignes comme griffonnées, ma vision se brouilla alors qu’un torrent d’émotions se leva, lame et larmes… J’aspirais tant aux ombres en ces lieux, je désirais tant disparaître en elles, et qu’elle en soit l’annonciatrice.

Le froid et la colère, la quiétude et la sérénité, à nouveau, encore, je sentis la déliquescence de mon sang et mon statut.

Je songeais tristement à certains termes qui me furent consacrés. En soit si loin, si lois, si proches… Que n’ont-ils pas vu justement ce fameux déshabillage dont ils me parlent… Que n’ont-ils pas vu que face à l’outrage la Triade aurait pu balayer en quelques compagnies les doléances.

Ils ne verront jamais ce qui était : une division de valeurs et de pensées. Je devrais dire un groupe tendant vers altruisme et spiritualité et l’autre agissant par économie et pouvoir sous de belles emphases.

Je souris moi qui tend les bras vers les ténèbres, car elles n’aiment pas à renier leur ombre, loin de ces âmes versatiles usant de déontologie ou encore de principes tout en s’arrogeant le pouvoir tant convoité.

Il ne suffit que de prêter attention à la sente, un pas après l’autre avancer et ne pas faiblir devant le baiser du froid… Ne pas plier devant l’outrage ….

*le prêtre tomba dans la neige à bout de forces*

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